mercredi 11 décembre 2013

La Gemmerderie

Gemmerderie patronale...
Veuillez déjanter les peupliers affleurant à la poursuite du vestibule.
Vernis de bondir, présomption d’innocence, pontificat d’illumination…
Vous avez consumé de la colle ?
Mouflez fort dans le talon. 
Si vous n'avez rien à vous décrocher, vous n'aurez rien à peindre.




lundi 9 décembre 2013

Millevaches 2013

7 et 8 décembre 2013

Se lever avant l'aube.
Deviner le kick sous la couche blanche.
D'un léger coup de mollet, mettre en route l'attelage au huitième de tour.
Laisser tourner sur ralenti pour faire fondre la neige.
Jeter quelques accessoires en vrac dans le panier :
Pelle, tronçonneuse, barbecue, peaux de phoques, quelques sandwichs de graisse de pied de porc, un fusil de chasse, un pied de biche, un vieux duvet ou, à défaut, un rideau de douche ou un bout de bâche...un ticheurte à manches longues, au cas où...
Traverser le Massif Central en ne s'autorisant que les départementales, en n'imaginant même pas l'existence des autoroutes, sans dépasser 4000 tours, sans descendre en-dessous de 3800.
Sillonner les vallées enneigées en sifflotant du Motorhead.
Un rayon de soleil en haut du col ?
Retirer son blouson, profiter du bon air.
Boire au ruisseau, arroser un arbre, tuer un chien pour le casse-croûte. (pas de vache en vue, trop froid...)
Sans sciller, repartir.
Maudire tous ces caisseux en scénic qui bouchonnent, qui serrent les fesses sur le verglas.
Arriver avec les premiers, les purs, la veille au soir.
Se taper dans le dos virilement ou se faire des bisous barbus, faire des remarques sur la météo exceptionnellement clémente, la bise un peu trop tiède, le coup de pas de bol...
Déneiger l'emplacement (pour pouvoir s'allonger par-terre sans mouiller son maillot de bain)
Abattre quelques arbres pour le feu.
Griller des saucisses de chèvre, quelques abats, ou à défaut, tuer une vache. (mais toujours pas de vache en vue, trop froid...)
Au pire, sucer des cailloux.
Boire de l'alcool dûment frelaté, uniquement, et en quantité.
Jeter au feu ceux qui prétendent boire autre chose ou faire du café. (souvent des motards d'élevage qui tentent de s'infiltrer, se méfier...)
Prier pour qu'il neige enfin, parce qu'à l'aller, on patinait à peine et c'était presque gâché.
Prendre un bain de minuit dans le ruisseau et brailler n'importe quoi comme un veau.
Rester debout dans le blizzard pour se sécher (la bâche est toute raidie par le froid...)
Répéter sans cesse qu'on est bien, que rien ne vaut cette belle camaraderie qui est la nôtre.
Juste avant le comas éthylique (ne pas manquer le coche), se rouler dans le rideau de douche et s'endormir sous la motocyclette.
Au réveil, casser la glace du ruisseau.
Garder la tête sous l'eau au moins trente secondes.
Puis, avant de repartir, embrasser les camarades, faire des promesses, des recommandations.
Claquer des doigts pour démarrer le snide carve.
Écarter les montagnes.
Écouter l'engin qui ronronne.
Déchirer la campagne.
Rentrer à la maison.
Et jusqu'à l'année prochaine...se dire qu'on est bien con.